mercredi 31 mars 2010

Rien n’allonge la peine
Dont elle est le théâtre de bonne heure
Un bout d’étoffe s’incarne
Polichinelle en son malheur
Bat la chamade des enfants
Qui courent à perdre leurs cœurs de lait
Dans l’haleine des chemins sorciers

lundi 29 mars 2010

Épris des levants et des astres bouffis
De la semence du mystère aux commissures de la nuit
Une parole vit au clair-obscur de son squelette ému
Elle fait danser son cœur à la chair de lune elle s’enchaîne vivante
Lui Mât ivre sur le parvis pleuré
Se met en croix pour lécher le ciel
A la courte échelle de ses yeux
O prière du sang qui ne fait qu’un tour de guet
Avant de courir à rebours aux abris
Comme un enfant tapi dans la ramure du rêve
Qui hurle qu’il battra en retraite jusqu’au dernier soleil
Et l’idée en tête germe l’ivraie des amours monstres
Comme un enfant pris dans l’armure terrifiante du cauchemar
Qui prie comme un fou que s’évanouissent un à un ses sens
Tout en s'accrochant de ses dix doigts au visage
De la vierge in utero

dimanche 21 mars 2010

Feu est son esprit
Feu qui purifie le feu
De ses larmes entières
D’abandon pendu à ses yeux
Goutte à goutte le fruit
L’offrande de l’ampoule
L’ampleur de la main
De lumière perfusée
Les mirages du pouls sous la pierre
Le regard fossile éveillé
Goutte à goutte perfusée de lumière elle est
Ce visange qui se dévore
Jusqu’à l’ombre d’Aleph
La lumière cannibale
Et ses yeux en terre, pensées
Delta des ecchymoses violettes
Aux poignets de la nuit
Fille invalide, elle court à la vision
Avec en bouche le sang christique
Qui mûrit sa passion acharnée
Le sang froid et sur d’hier
Le sang usé, le sang sué, le saint suaire
Dont elle se banda les yeux
Le sang que le corps par amour accomplit
L’étranglement du temps
Par ses propres plaies ouvertes
Le sang relu, rené, refondu comme l’or
À ses lèvres à lui

mercredi 3 mars 2010

Mantra

il est l'allié
l'alliage vivant
aux olives noires
aligoté l'orage
passé outre temps
quand il arque son sang
et m'en fait une orange
Une rose à boire
Au nombril des anges
Un Dieu en bout de table
Un rire aux orties
Le menton des mantras
Coupant l'Antarctique
L'ogre idée de son amour
Sans ombre projetée

mardi 23 février 2010

Mal accouchée
Parle l’heure épidurale
Qui entonne l’empyrée
Et empire nos sens interdits
Nos sangs neigent si solennels
Que Nous sonne bien creux pour deux
Qui chahutent la source du cours Mirabeau
Et brouillent le destin qu’avançait le tarot de Marseille
Vois, mon frère d’étymologie
Mon étymon fait chair
Ma chair fraîche fontaine
Aux portes d’Aix en pluie
Nous avons bu à la même vigne tarie
La mort dans l’âme de Rimbaud
Suivie du cortège de l’autre Jean
De ses mots ossuaires en ballade
Poèmes linceuls brodés pour la résurrection
Mon homme-enfant à la plume apache
Je pipe les dés et rejoue le hasard
Nos infinies rencontres au dénouement des astres
Au dénuement des êtres en temps et lieux voulus

¨Être

La lame est concrétion de temps et d’espace
Visage miroitant plus dur que la raison
Né du schisme du feu
En brute incandescence
Toujours il faut se sentir à cœur
Et fidèle à sa lame de fond
Quand bien même ne tiendrions-nous à la vie
Que par une simple griffe
Un bout de craie au tableau
A la fin de nos noms
Il nous faut honorer le rite des vivants
Nous ne nous contenterons pas d’éclairs
Nous habiterons l’orage
Jusqu’à agrandir intensément le gouffre de notre âme et
Vivre au bord toujours au bord, prêts à tomber
Dans le dénuement total d’une étoile ou du verbe premier
Nous sommes quelque part dans la pierre
Nous habitons ses séquelles
Armoiries sont nos vies
Exfoliées du désir
Loin des antres de la familiarité
Et de la mystique du feu
Nous restituons la chair des fossiles
Nous ramollissons la pierre
A force de la lécher pour l’attendrir
De nos humeurs divines
Nous ramollissons la mort
Dont la pierre est gardienne
Nous asséchons le ciel
De ses mille dieux en plaies
En pléiades sereines
Couchées au firmament
Ô infirme maman
Blottie in utero la nuit
Je contemple cet aveu d’impuissance
Dont souffre au martyre la beauté