jeudi 28 janvier 2010

Coagulation

Frère, ton sang est à sécher
Car les temps s’acheminent
Avec des ailes d’une puissance magnétique
L’enfance renie ses contrefaçons
Et l’amour ne se maquille plus
Il veut de l’homme soupeser les entrailles
Le sang en est témoin, il faut l’ôter de nos bouches
A la louche ou à la main
L’amour réclame sa part de pureté
Et plonge ses évangiles en nous
« Fontaine, je ne boirai pas de ton eau »
C’était hier et c’est révolu comme les larmes
Je te vois dans ma paume
Comme un soleil en abyme
Lâcher prise, à la rue l’amour fait la roue
Le soleil roule aussi dans l’abysse des syllabes
Au plus près de son jumeau enfoui
Ils ne parlent que d’une seule bouche
Par voyelles et raccourcis, par baisers
Par oiseaux, par bateaux mouches
Ils se traversent les sangs
Jusqu’à se coaguler.