jeudi 4 février 2010

Je ne suis pas là pour sertir nos silences
Pas là pour rattraper la lumière dans sa chute
Pas là pour résoudre les équations avec inconnue de l’amour
J’ai entrepris de vivre dans un palais furieux
Où rien n’est absent de son propre reflet
De laver chaque jour les vitres embuées d’ennui
De mes larmes qui sont des intouchables
Des parias magnifiques au milieu du chaos
Et désenvoûter les témoins de notre mariage :
Cette table est une cellule d’isolement
Cette chaise est un puits de solitude
Ce livre est le diable et cet autre est un ange
Cette horloge est un coupe-gorge
Cette brosse à dents est un animal de compagnie
Le lit est un tank qui écrase nos corps
Les portes sont des présences intermittentes
Les tapis des mers lyophilisées
Et cet écran est un oracle qui alimente nos démons
Mon amour, j’ai pris le parti de la vie qui se regarde en face
Tes yeux sont des trônes pour notre amour
C’est l’unique vérité de l’instant qui l’assied
Ta bouche frôle le délit de dire, le délit de fuite
Je baise tes humeurs acryliques, J’étreins un tableau inachevé
Et je danse sur les défenses du piano pachyderme
Le château est à l’agonie quand je veux t’oublier
Décadence des escaliers qui mènent à la nuit :
Femme noire aux seins ouverts comme des violettes sombres
L’amour est une panthère qui rôde sous la peau
Un râle qui rampe au sol, un râteau
Je me cramponne à tes crins mon amour à tes crocs
A ton encolure en sueur, en sirop
Aux pores de la nuit grands ouverts sur la mort
Qui tourne tournis tourne à se changer en vie
Aux cornes du mystère qui nous unit.