samedi 6 février 2010

La constante : ELLE
Ravale et cavale sa tristesse
En long et en large
La reine et sa traîne à la main
Contraction extrasystole
Le soleil en perdition
Dans sa poitrine qui
Coupe court à l’horizon
Nos mains épistolaires
Nos mains et pistolets
Échangent un feu éteint
Croisent la mer
Assise dans son impatience
Immense ravalement
Oracle colérique qui nous lèche les yeux
Ogresse des lumières, prends-moi
Dans tes hanches de bois
Couche-moi sur ton immense ventre
Pétri d’amours avortées
Espoir déchu par delà l’abîme
Il fait un peu plus gris
Il fait même noir soudain
Nos peaux sèches ont soif
De bontés alcalines, de rires d’oiseaux
Nos doigts sans ongles griffent
Le vide de nos laïus infantiles
La pesanteur de nos âmes creuses
Basta la folie douce des déflagrations
La mer nous réforme au grade
De simples vivants
Et les mouettes en points de suspension
Renversent le cri du sablier
Que la mer reformule.